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 Vasijas

Suite équatorienne en quatre mouvements pour orchestre d’harmonie

Rien se perd, rien ne se crée, tout se transforme.
« Vasijas » est une nouvelle démonstration de la maxime universelle.
Du pot de terre cuite recevant les cendres des défunts indiens à la lointaine époque pré-hispanique, à l’évocation musicale de l’objet, la « vasija » demeure le réceptacle de toute une charge émotionnelle et symbolique et se transforme en un élément identitaire puissant.
Associée aux quatre éléments naturels, l’eau, la terre, l’air et le feu, c’est une autre dimension que lui donne l'œuvre : celle d’un symbole certes, mais tout à fait relié à la physique palpable de notre monde.
Vasija de agua, de tierra, de aire y de fuego : quatre mouvements connectés à une réalité ; la nôtre : la vie.
Et c’est bien une musique très vivante que celle contenue dans cette suite. Une énergie vitale qui déborde parfois du cadre même de la partition pour se propager très généreusement.

Tout en contraste, « Vasijas » recèle en son sein à la fois tout l’héritage culturel et musical reçu par le compositeur Xavie SUAREZ de son pays natal l’Equateur, et la somme de toutes les expériences, les rencontres et les savoirs  glanés sur sa terre d’accueil française.
La rencontre et le croisement de ces deux identités culturelles produit dans « Vasijas » de petites explosions harmoniques, qui, loin d' être dévastatrices, laissent sur leur passage une trace indélébile et réjouissante.
Les rythmes se faufilent de pupitre en pupitre, pour déboucher fatalement sur des cataclysmes percussifs impressionnants.
Tranquillement, les mélodies naissent, grandissent et prennent toute leur aisance subtilement, sans apparats. Elles ont parfois deux visages.
Une dualité que l’on retrouve tout le long des quatre mouvements et qui laisse à penser que la prouesse du compositeur réside en cela : sans syncrétisme appauvrissant, le carrefour engendré par la rencontre des deux cultures de son auteur donne naissance à une autre voie dans « Vasijas » ; unique, celle de Xavier SUAREZ.

 

Elodie Pichonnet

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